sous la direction de Kristina RASOLONOROMALAZA, Maître de conférences à l’université de Franche-Comté, CRJFC
Cette journée d’études se veut un clin d’œil aux 50 ans du mouvement coopératif LIP à Besançon, et s’articule avec les Journées de l’économie autrement, qui se tiendront à Dijon les vendredi 24 et samedi 25 novembre 2023 : https://www.journeeseconomieautrement.fr
Au regard des critères posés à l’article 1er de la loi du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire (ESS) pour définir la notion d’entreprise de l’ESS, la coopérative semble avoir servi au législateur d’idéaltype (au sens wébérien) d’entreprises de l’ESS. Est-ce le cas ? Doit-on en déduire que la coopérative est un, sinon le modèle d’entreprise vertueuse par excellence, pour l’ensemble de l’économie ? L’observation des coopératives peut-elle inspirer une théorie générale de l’élaboration d’une éthique d’entreprise en sciences sociales ?
Paul Ricœur avait rappelé la distinction entre l’éthique fondamentale et l’éthique appliquée (Le Juste, 2, 2001). Il définit la première comme étant, objectivement, le domaine de ce qui est moralement permis ou défendu et, subjectivement, le sentiment d’être obligé, qui fait tenir le rôle à la fois de législateur et de sujet. La seconde forme majeure d’éthique, l’éthique appliquée, est dite normative, car elle réside dans les chartes, codes de conduite et processes (procédés ou processus), autrement dit dans la politique « RSE ».
Quels sont les ressorts de l’éthique fondamentale d’une coopérative ? Comment en fait-on l’apprentissage ? Qui est ce on ? Peut-il exister une éthique fondamentale objective de la coopérative en dehors de la loi ? Comment l’éthique appliquée est-elle adoptée, (ré)interprétée, appropriée au sein d’une coopérative ? Est-elle nécessairement cohérente avec son éthique fondamentale ?
Cette journée d’étude réunira des universitaires et praticiens, au carrefour du droit, de l’économie, de l’histoire, de la philosophie et des sciences politiques.